Éric Werner
Rédacteur
Docteur en philosophie, professeur de philosophie politique, disciple de Montaigne et aussi un peu de Machiavel, penseur âcre et insoumis, Eric Werner a marqué les esprits du XXe siècle finissant avec son essai prophétique sur L’Avant-guerre civile. Depuis, il poursuit sa réflexion fine et désabusée sur le totalitarisme insidieux de la modernité, tant au travers de ses livres, de son blog, que (depuis la 43e semaine) de ses Enfumages de l’Antipresse, dont la vocation est bien entendu de nous désenfumer l’esprit.
« L’État fait croire à sa population que lui-même et sa police se consacrent jour et nuit à la lutte contre le terrorisme, une lutte résolue et sans merci. Il n’en est évidemment rien. Ils ont bien d’autres soucis en tête. La population serait surprise de savoir lesquels. C’est ce que disent certains, mais je ne les suivrai évidemment pas sur ce terrain. Pas plus que je ne les suivrai quand ils disent que la lutte contre le terrorisme ne serait qu’un outil de communication, un de plus (mais non des moindres). Ce ne sont pas des choses à dire. » (Antipresse n° 90, 20.08.2017)
La dénatalité et ses causes
C’est le paramètre fondamental de la vitalité — et du déclin — d’une société, et pourtant on ose à peine le mentionner, encore moins l’affronter dans sa dure réalité. L’effondrement démographique de l’Europe est patent, on lui affecte des causes imaginaires et des...
La Suisse saura-t-elle un jour dire non aux Américains?
La Suisse vient d’annoncer qu’elle n’adhérerait pas au traité sur l’interdiction des armes nucléaires entré en vigueur en 2021. Elle voulait, semble-t-il, initialement le faire, mais y a en fin de compte renoncé. Pourquoi?
Éloge de l’apathie
Vous dites que vos droits individuels ont été violés? Vous n’avez aucun droit. Sauf, peut-être, celui d’accepter lucidement votre situation réelle face à l’État. Un éveil laborieux — et peu probable — dans un pays comme la Suisse où la confiance dans l’autorité vous a été inculquée depuis la nuit des temps.
Du totalitarisme en Suisse? Voyons…
Dans nos deux précédentes chroniques, nous avons parlé de la dictature sanitaire en France, au travers de *L’attestation*, le très beau livre de Théo Boulakia et de Nicolas Mariot. Intéressons-nous un peu maintenant à ce qui s’est passé en Suisse pendant cette période.
La dictature sanitaire revisitée (2)
Face à la dictature, il y a ceux qui protestent et ceux qui désobéissent. Il ne faut surtout pas les confondre: ce sont même deux mondes très différents. Et puis il y a la grande masse des dociles. Dont les motivations à obéir sont parfois complexes.
La dictature sanitaire revisitée
Chaque jour qui passe fait apparaître un nouveau durcissement du régime occidental, en sorte que le qualifier de régime policier devient de plus en plus conforme à la réalité. Le Covid-19 a servi à cet égard de révélateur. Mais pas seulement de révélateur. On a réellement franchi à ce moment-là un seuil. Ce fut notamment le cas en France, comme un récent ouvrage vient de le mettre en lumière. Même s’il se montre particulièrement (excessivement?) prudent dans ses formulations.
La dictature comme «pure puissance»
Que signifie le retour de la conscription et de la rhétorique nationale dans un pays qui les avait toutes deux abolies? Est-ce la même France que celle de 1914? Pour le comprendre, le plus sûr est encore de se demander: où est l’ennemi?
Une passion qui s’avance masquée
La guerre, montée sur son cheval rouge, est le deuxième fléau de l’Apocalypse. C’est, dit-on, la pire des calamités qu’il faut éviter à tout prix. Vraiment? N’y a-t-il pas des cas où la guerre est envisagée comme une solution opportune, une issue désirable, voire une volupté?
L’effondrement (2)
Il est des moments où nous ne pouvons faire autrement que de nous opposer. La réticence morale s’étend à tout notre être et le fait s’arc-bouter, physiquement. A toutes les époques de terreur et de déclin, des consciences solitaires se sont élevées ainsi face aux abus du pouvoir, faisant parfois basculer l’histoire. Notre époque n’y fait pas exception. Nous avons longuement parlé la semaine dernière du dernier livre d’Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident, livre en lequel celui-ci décrit la folie des élites occidentales, folie qu’il faut entendre au sens strict: elles sont hors réalité. En arrière-plan, la guerre en Ukraine qu’elles sont effectivement en train de perdre, faute, tout simplement, d’avoir les moyens de la mener. Guerre, au demeurant, profondément contraire aux intérêts de l’Europe, comme le souligne à plusieurs reprises Emmanuel Todd. Mais elles n’en ont cure, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus inquiétant. L’élargissement à […]
L’autre journalisme se porte bien, merci!
Le 6 février dernier, au Club suisse de la Presse, était lancé un ouvrage collectif unique dans l’atmosphère médiatique actuelle: une réflexion sur le déclin du journalisme venant des professionnels eux-mêmes.
L’effondrement
L’historien et anthropologue Emmanuel Todd, qui avait prédit avec quinze ans d’avance la chute de l’URSS, vient de publier *La défaite de l’Occident*. Il y livre un diagnostic plus profond encore que ce que promet le titre ou le sujet initial de son essai: l’échec total de l’OTAN en Ukraine.
Verrouiller le système
Ce qui caractérise la démocratie parlementaire, en principe, c’est le pluralisme. Et le sommet du pluralisme, dans l’Europe du XXIe siècle, c’est un pluralisme à parti unique. L’objectif d’ensemble étant posé, chaque pays le réalise à sa manière.