
Éric Werner
Rédacteur
Docteur en philosophie, professeur de philosophie politique, disciple de Montaigne et aussi un peu de Machiavel, penseur âcre et insoumis, Eric Werner a marqué les esprits du XXe siècle finissant avec son essai prophétique sur L’Avant-guerre civile. Depuis, il poursuit sa réflexion fine et désabusée sur le totalitarisme insidieux de la modernité, tant au travers de ses livres, de son blog, que (depuis la 43e semaine) de ses Enfumages de l’Antipresse, dont la vocation est bien entendu de nous désenfumer l’esprit.
« L’État fait croire à sa population que lui-même et sa police se consacrent jour et nuit à la lutte contre le terrorisme, une lutte résolue et sans merci. Il n’en est évidemment rien. Ils ont bien d’autres soucis en tête. La population serait surprise de savoir lesquels. C’est ce que disent certains, mais je ne les suivrai évidemment pas sur ce terrain. Pas plus que je ne les suivrai quand ils disent que la lutte contre le terrorisme ne serait qu’un outil de communication, un de plus (mais non des moindres). Ce ne sont pas des choses à dire. » (Antipresse n° 90, 20.08.2017)
Les livres comme bien propre (les voies de traverse, 4)
On ne peut pas emporter sa maison avec soi dans les bois, mais on peut — et l’on doit — emporter quelque chose de bien plus important…
Sous le vêtement du temps (les voies de traverse, 3)
La liberté d’aujourd’hui est-elle la même liberté que celle qu’on invoquait en 1789? Et les moyens de la protéger sont-ils encore les mêmes? Autant de questions que Jünger se posait bien avant les développements actuels.
Contre le totalitarisme, les voies de traverse (2)
Eric Werner poursuit sa lecture du «Traité du rebelle» d’Ernst Jünger, entamée dans la précédente édition. En abordant les grandes idées de ce livre bref mais prophétique.
Contre le totalitarisme, les voies de traverse
Grand oublié parmi les prophéties dystopiques, le «Traité du Rebelle» d’Ernst Jünger est un livre bref, dense, compact comme une arme de poing. On y puise des préceptes de résistance somme toute assez concrets.
La pandémie comme révélateur
Il est généralement admis que l’actuelle pandémie, outre un effet accélérateur, a eu un effet révélateur: elle a rendu visibles un certain nombre de choses qui jusque là n’étaient que peu ou pas visibles. Et subitement elles nous sautent au visage. En soi c’est plutôt positif. Mieux vaut suivre la vérité effective de la chose que son imagination, disait Machiavel.
La double vie du Prince, ou l’envers de la démocratie suisse
Un complot à ciel ouvert et que tout le monde peut *voir* ne mérite plus réellement d’être appelé un complot. Lorsque le pouvoir en arrive à ce degré de franchise, volontaire ou non, le jeu des apparences cesse. Ne reste entre lui et ses sujets qu’une seule interface: la police.
Le loup comme auxiliaire de police
Quand vous croisez un loup, il faut savoir lui parler. Si vous ne trouvez pas le bon ton, tant pis pour vous. C’est par ailleurs une bête adorable. Telle est, sans rire, la recommandation des autorités suisses au sujet de ce prédateur qu’on croise de plus en plus souvent sur nos sentiers. Comment faut-il la comprendre?
Affaire Berset: une mise en perspective
Un ministre qui mobilise les ressources de l’administration et de la magistrature, mais aussi des médias, pour étouffer les scandales de sa vie privée. Signe des temps? Oui, sauf qu’ils ont eu beau faire, tout s’étale aujourd’hui sur la place publique. C’est bête. L’occasion de s’interroger sur les dérives actuelles de la suprasociété. Car cela craque de toute part.
Avant que ne parlent les armes… (2)
Pour ne pas être toujours en retard d’une guerre, voire de deux, il ne faut bien sûr pas abuser des comparaisons. Mais on a le droit aussi de rappeler qu’en règle générale, la révolte ou la résistance (qu’importe ici le vocabulaire) est d’abord un choix individuel.
Avant que ne parlent les armes…
Face aux mesures liberticides qui déferlent en cascade, la population paraît désespérément passive et résignée. Mais ne faudrait-il pas y regarder d’un peu plus près? L’histoire des résistances nous y invite…
La nef des fous
Jupiter rend aveugles ceux qu’il veut perdre, disaient les Anciens. La civilisation occidentale est décidément engagée sur la pente de la perdition. Inévitablement, la démence est de la partie. Mais les fous ne savent pas qu’ils sont fous. Il faut pour s’en assurer jeter sur l’hospice un coup d’œil extérieur.
L’Afghanistan et nous: la dialectique des extrêmes
D’un côté l’obscurantisme taliban. De l’autre, le transhumanisme LGBT. Des forces violemment contradictoires se côtoient sur la même planète, au même moment, sans forcément s’affronter. En se complétant, même, d’une certaine manière. Mais la tunique commune de l’humanité peut-elle encore être recousue?