On le sait, il ne se passe pas de jour sans que les dirigeants et les médias officiels n’en viennent à fustiger ce qu’ils appellent les «discours de haine», en particulier sur Internet. Eux-mêmes, faut-il le préciser, ne sont que douceur, amour du prochain, tolérance, etc. Ce n’est jamais moi qui suis haineux, c’est toujours l’autre, celui, comme par hasard, qui ne pense pas comme moi: moi, il est vrai, qui ai toujours raison. J’ai toujours raison, donc l’autre qui ne pense pas comme moi n’a pas raison mais tort. Mais la «haine» l’aveugle. Etc. Toutes sortes de lois, on le sait, existent déjà dans ce domaine. Elles se sont accumulées au fil du temps, au point, à elles toutes, de constituer aujourd’hui un dispositif impressionnant, dispositif n’ayant rien à envier à celui d’un authentique État totalitaire. Mais les dirigeants les jugent encore insuffisantes. Ils en appellent donc en permanence […]
L’effondrement
L’historien et anthropologue Emmanuel Todd, qui avait prédit avec quinze ans d’avance la chute de l’URSS, vient de publier *La défaite de l’Occident*. Il y livre un diagnostic plus profond encore que ce que promet le titre ou le sujet initial de son essai: l’échec total de l’OTAN en Ukraine.