«L’idée que l’élan créatif et les substances psychotropes sont liés est l’un des grand mythes pop-intellectuels de notre temps. Les quatre écrivains du XXe siècle dont l’œuvre est la plus responsable de cette idée sont probablement Hemingway, Fitzgerald, Sherwood Anderson et le poète Dylan Thomas. Ce sont ces auteurs qui ont en grande partie formé notre vision d’un désert existentiel anglophone où les gens ont été détachés les uns des autres et où ils vivent dans une ambiance d’étouffement émotionnel et de désespoir. Ces concepts sont très familiers à la plupart des alcooliques; la réaction commune qu’ils suscitent est l’amusement. Les écrivains qui s’intoxiquent sont tout simplement des toxicomanes — en d’autres termes, de vulgaires ivrognes et drogués. Toutes les thèses selon lesquelles les drogues et l’alcool seraient indispensables pour apaiser une sensibilité à fleur de peau ne sont que les ordinaires conneries de l’autoindulgence.» — Stephen King, On writing, […]
Pologne, entre rébellion et servitude
S’il existe encore de vraies figures de dissidents en Europe, Mateusz Piskorski en fait indubitablement partie. Ce professeur et homme politique polonais a payé ses convictions par la prison dans la Pologne dite démocratique. Dans cet entretien réalisé par Alexandra Klucznik-Schaller voici quelques semaines, il livre un regard franc et décentré sur la Pologne, la démocratie moderne, la Russie et l’empire anglo-saxon — et, par-dessus tout, sur cette servitude volontaire qui caractérise les élites européennes au XXIe siècle.