La guerre: d’abord, on espère gagner; ensuite, on s’attend à ce que l’ennemi perde; puis on est satisfait que l’ennemi aussi souffre; à la fin, on est surpris que tout le monde ait perdu.
— Karl Kraus, Die Fackel n° 46, 9 octobre 1917.
La guerre: d’abord, on espère gagner; ensuite, on s’attend à ce que l’ennemi perde; puis on est satisfait que l’ennemi aussi souffre; à la fin, on est surpris que tout le monde ait perdu.
— Karl Kraus, Die Fackel n° 46, 9 octobre 1917.
Nous venions de passer le mardi gras lorsque l’on apprenait la mort du prisonnier Navalny. Huit jours plus tard survenait le deuxième anniversaire de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine. De quoi entretenir la farandole carnavalesque jusqu’à Pâques et au-delà.
Ce qu’il y a d’intéressant dans le développement actuel, c’est la symétrie observable entre politique intérieure et extérieure. Les deux vont de pair. D’un côté, un bellicisme virant de plus en plus à l’hystérie, de l’autre une accélération de la dérive autocratique.
La révolution d’Octobre en Russie fit officiellement basculer le monde dans l’ère totalitaire. Elle fut précédée d’une intense lutte politique, sociale et idéologique dont le terrorisme fut l’un des fers de lance. Un «témoin de l’histoire», imaginé par un romancier russe, a livré la psychologie des jeunes militants qui se sacrifièrent pour l’instauration d’un rêve de liberté qui finit en cauchemar. Est-ce un hasard si le roman portait en sous-titre «le livre des fins»?
S’il existe encore de vraies figures de dissidents en Europe, Mateusz Piskorski en fait indubitablement partie. Ce professeur et homme politique polonais a payé ses convictions par la prison dans la Pologne dite démocratique. Dans cet entretien réalisé par Alexandra Klucznik-Schaller voici quelques semaines, il livre un regard franc et décentré sur la Pologne, la démocratie moderne, la Russie et l’empire anglo-saxon — et, par-dessus tout, sur cette servitude volontaire qui caractérise les élites européennes au XXIe siècle.
L’historien et anthropologue Emmanuel Todd, qui avait prédit avec quinze ans d’avance la chute de l’URSS, vient de publier *La défaite de l’Occident*. Il y livre un diagnostic plus profond encore que ce que promet le titre ou le sujet initial de son essai: l’échec total de l’OTAN en Ukraine.
Non, ce n’est pas une arme secrète, c’est juste l’armée suisse qui se met à la page: comme tout le monde, elle a désormais son ministre au féminin et son gouffre sans fond. On découvre en effet avec stupeur qu’il manque un milliard de francs dans son budget. Mais ce n’est pas un drame.
Avec plus de cent livres et 2000 articles, Alain de Benoist est de loin l’auteur français le plus fertile et le plus érudit de ce dernier demi-siècle. Il possède aussi l’une des plus grandes bibliothèques au monde. Que la culture officielle et les médias aient pu occulter ce penseur d’envergure universelle en dit long sur la santé du système. Le chaleureux ouvrage que lui consacre François Bousquet remet l’auteur à l’endroit et les pendules à l’heure.
On ne dira bien sûr pas que les services spéciaux occidentaux se fichent complètement du terrorisme et de la lutte contre le terrorisme, à cette nuance près qu’il leur sert de prétexte pour légitimer la surveillance de masse. Ce serait très exagéré…
Quand les peuples perdent la raison, il ne reste pour les raisonner que la force brute, autrement dit la police. Cela préoccupe les gens ordinaires, mais les déconstructeurs sont ravis.
Après avoir correctement analysé et prédit le déroulement de la guerre d’Ukraine, notre analyste stratégique Bernard Wicht livre quelques réflexions prospectives sur ce qui nous attend dans l’année en cours. À mettre de côté pour plus tard, méditer, contester…
D’une manière générale, le régime occidental est en proie à un très grand nombre de tensions, tensions auxquelles il aurait peine à survivre si les services spéciaux n’étaient justement là pour les contenir. Se substitueraient-ils, en fin de compte, au régime lui-même?
Le niveau scolaire s’effondre dans nos pays: il devient très difficile de le nier. Un jour, l’onde de choc de cet effondrement balaiera l’Occident. D’ici là, nos bonnes autorités font tout leur possible pour détourner notre attention du phénomène et davantage encore de ses causes.