La culture des lettres encourage une certaine autonomie éthique et psychologique basée sur la faculté de pouvoir prendre conseil auprès de soi-même dans un endroit calme, à savoir l’intimité de notre propre esprit. Qu’associons-nous de manière stéréotypée aux bibliothèques? «Chut! Silence, s’il vous plaît.» L’invitation à se taire. Pourquoi? Parce que les gens y lisent. Les gens pensent. Respectez leur solitude. J’en suis venu à apprécier ces quelques endroits tranquilles qui restent dans le monde. Ils nous rappellent qu’il y a des choses qui doivent être pensées dans l’intimité de son propre esprit, et non en présence d’interfaces graphiques éclatées, d’imprimantes qui jacassent ou d’écrans vidéo bipants et clignotants. Pensées, avec un effort d’interprétation et d’esprit critique, et non pas simplement, passivement enregistrées comme des stimulus ou cliquées comme des liens hypertexte.
— Theodore Roszak, The Cult of Information, p. 200. Trad. SD.