Comment peut-on se désinviter soi-même? En se dédoublant, bien entendu. Pour ma part, j’ai fait mieux: je me suis «détriplé». Dans l’Antipresse, je pense et j’agis comme essayiste, chroniqueur et journaliste. Aux éditions Xenia, je me retire derrière la voix des autres en tant qu’éditeur. Et aux éditions Gallimard, je ne suis ni homme ni femme, ni jeune ni vieux, ni progressiste ni réac: je suis uniquement écrivain. La Bibliothèque de Viroflay m’a aimablement demandé de raconter ma (très récente) trajectoire d’auteur de romans. C’était l’occasion d’expliquer la raison de cette vocation tardive. Car je ne me suis pas mis à la fiction par goût ni par ambition, mais par nécessité intérieure. Par l’impossibilité de faire autrement. Voici donc l’arrière-cuisine de l’écrivain: l’amertume de l’incompréhension, l’épouvante de la guerre et du mensonge massif, le refus des conventions de l’époque, l’entrée en édition via L’Age d’Homme, la «photobiographie»… A la veille […]
Le grand bouleversement de la modernité
Notre article sur l’«éternité de l’Occident» (AP463) a suscité une réaction de notre ami et correspondant Guy Mettan alors qu’il entreprenait une tournée dans ce «monde extérieur» qui se rassemble autour du BRICS. Ses observations font certainement réfléchir et nous poussent à explorer encore davantage ce sujet capital de notre époque: notre devenir d’Européens sur une planète qui, pour la première fois depuis des siècles, peut se permettre de nous ignorer…