Tout passe, tout coule, disait Héraclite. Mais il y a une exception: les mots de la langue. Très relative, il est vrai. Avec le temps, les mots eux-mêmes finissent plus ou moins par passer. Ils passent et sont alors remplacés par d’autres. Mais moins vite. Il y a plus de permanence dans les mots de la langue que dans la réalité qu’ils recouvrent.
Comment nommer l’innommable?
L’évocation d’une restauration du nazisme dans les pays baltes dans un débat de la Radio suisse romande m’a valu de vives attaques dans pratiquement tous les médias suisses de langue française. Il est intéressant de se demander pourquoi.