Depuis trois semaines que les chiffres de nouveaux cas COVID, de taux d’occupation des hôpitaux et de décès sont tous en baisse, la Radio-Télévision suisse n’a de cesse de publier des titres alarmistes.
Deux exemples:
Nous cacherait-on des morts? Non, mais les chiffres publiés par l’Office fédéral de la Santé publique lui-même indiquent une surmortalité, les plus de 65 ans, supérieure au nombre de décès identifiés comme liés au COVID.
Mais le fait que cette même mortalité est en baisse, et la comparaison avec les grippes de 2015 et 2017, sont relégués en bas d’article, avec une timide mention: «La vague de surmortalité fléchit légèrement en Suisse».
On nous dit «La mortalité des plus de 65 ans a subitement augmenté au début du mois, elle dépasse de 45 % la moyenne des années précédentes», puis on cite un «pic de mortalité exponentiel». Et on nous parle d’épidémies faisant des orphelins, avant de mentionner que le COVID, lui, tue surtout les personnes âgées.
Certes, du 30 mars au 5 avril, la mortalité générale en Suisse a brièvement été plus élevée que celle des pics récents de grippe. Cette brièveté montre la grande efficacité des mesures prises: ne devrions-nous pas célébrer ce fait? Depuis le début de l’année, les mêmes données indiquent aussi que la mortalité des plus de 65 ans est augmentée de 2 % par rapport aux chiffres attendus. Bref, nous restons dans des fluctuations usuelles.
Pourquoi ne pas rappeler que la même source indique que la mortalité chez les moins de 65 ans n’a statistiquement pas augmentée? Ne serait-il pas plus judicieux de rappeler que l’âge médian des victimes du COVID–19 en Suisse est de 84 ans, et que nous pourrions concentrer nos efforts pour protéger les personnes à risque (âgées et autres)?
Nul ne doute qu’il faille maintenir des mesures de distanciation pour aplatir la courbe et faire en sorte que toute personne ayant besoin de soins hospitaliers puisse bénéficier. Mais ne peut-on pas informer et responsabiliser sans effrayer?
Cherche-t-on absolument à contrôler la population par la peur?
- Ivan Večerina