La dynamique des entrailles, disions-nous la semaine dernière, est un sujet que l’esprit français, fait de convenance et de rationalisme, recouvre immédiatement d’un voile de pudeur. Or c’est un moteur essentiel des individus comme des peuples: l’ignorer, c’est fermer les yeux sur la réalité du monde. À force de raisonner, la France aurait-elle perdu la raison? Je relevais, dans mon éloge posthume des Anglais (AP335), cette faille capitale de la civilisation britannique, si énorme que seul Chesterton avait eu l’esprit de la voir et de la formuler: la complète absence d’éducation au respect de la vérité parmi leurs élites. Il observait à juste titre que les garçons issus de la haute société anglaise pouvaient être attentifs, dévoués, courageux, en somme les meilleurs compagnons au monde, mais qu’ils étaient immoraux et cyniques «par réglage d’usine». Il ne s’agit pas de «droit au mensonge», Chesterton s’empresse de le préciser: on explique bien, […]
Camus et la sauvagerie nucléaire
Pendant que les médias de grand chemin se livraient à des commentaires «enthousiastes» sur le massacre d’Hiroshima, Albert Camus prenait une fois de plus le contrepied des illusions suicidaires. Il nous aura fallu, peut-être, quatre-vingts ans de distance pour comprendre la gravité de ses mises en garde.