
Éric Werner
Rédacteur
Docteur en philosophie, professeur de philosophie politique, disciple de Montaigne et aussi un peu de Machiavel, penseur âcre et insoumis, Eric Werner a marqué les esprits du XXe siècle finissant avec son essai prophétique sur L’Avant-guerre civile. Depuis, il poursuit sa réflexion fine et désabusée sur le totalitarisme insidieux de la modernité, tant au travers de ses livres, de son blog, que (depuis la 43e semaine) de ses Enfumages de l’Antipresse, dont la vocation est bien entendu de nous désenfumer l’esprit.
« L’État fait croire à sa population que lui-même et sa police se consacrent jour et nuit à la lutte contre le terrorisme, une lutte résolue et sans merci. Il n’en est évidemment rien. Ils ont bien d’autres soucis en tête. La population serait surprise de savoir lesquels. C’est ce que disent certains, mais je ne les suivrai évidemment pas sur ce terrain. Pas plus que je ne les suivrai quand ils disent que la lutte contre le terrorisme ne serait qu’un outil de communication, un de plus (mais non des moindres). Ce ne sont pas des choses à dire. » (Antipresse n° 90, 20.08.2017)
Intronisation de la censure
L’internet, à l’origine, est un dispositif militaire américain. Il est logique que le pouvoir cherche à se le réapproprier au moment où il s’efforce d’étouffer toute expression divergente. Il est tout aussi logique que les individus conscients de leur dignité ne le laissent pas faire.
Faire croire à la démocratie: le modèle suisse
La Suisse, cet automne, est en campagne électorale. C’est la promesse de débats sans surprise sur des sujets sans importance. L’important est de célébrer la liturgie démocratique en évitant les fausses notes. Mais que se passerait-il si, dans ces cérémonies bien policées, quelqu’un soulevait une vraie question?
L’État: faible ou fort?
Les dirigeants se croyaient en mesure de tout maîtriser, on voit bien aujourd’hui qu’ils ne maîtrisent rien. Ils ont libéré des puissances qui finiront un jour par les emporter, eux comme le reste.
Météo d’été
Au début de l’été, la radio d’État en Suisse avait émis un bulletin d’alerte pour orages d’une extrême violence. En fin de compte, la prévision se révéla fausse. Il y eut juste un peu de pluie et quelques coups de tonnerre. Certains protestèrent en reprochant à la météo de mal faire son travail.
Du déclin des mœurs à l’État policier
Les dirigeants croient que la police résout tous les problèmes. C’est peut-être une bonne chose qu’ils le croient. Car, peut-être, cela nous débarrassera-t-il un jour des dirigeants.
Rester dans le coup
Les militaristes estampillés et autres traîneurs de sabre à l’ancienne ne déclenchent que rarement des guerres par accident. Mais on ne saurait en dire autant des pacifistes quand ils virent au bellicisme.
Guerre civile ou pas?
Il n’est pas trop tard pour revenir une nouvelle fois sur les émeutes du mois de juin en France. Le sujet est suffisamment important.
Les quatre cents coups
La course à l’abîme est en réalité une stratégie du bord de l’abîme. On frôle l’abîme, et on le frôle en permanence, le sachant et le voulant. Voilà à quoi jouent les pouvoirs qui nous gouvernent. Jusqu’où ainsi?
Du «militarisme éclairé» à la «diplomatie féministe»
Vous voyez un rapport entre militarisme et féminisme, version 2023? Nous, non. En aucun cas. Nous ne saurions faire de tels parallèles. S’il y a des synchronicités, elles sont purement fortuites et il est interdit de les relever.
Chevaucher le chaos
«L’insécurité mène la brebis à l’État», lit-on dans un livre prémonitoire. Beaucoup d’insécurité permet donc d’aller plus loin encore dans cette direction. Il faut que les gens vraiment en bavent.
De l’esprit d’indépendance
Résistance ou trahison? La frontière est subtile et fluctuante. On en voit l’illustration dans certains grands romans, comme ceux de le Carré. Mais également dans la vraie vie, avec des figures providentielles qui peuvent infléchir le cours de l’histoire. Même au temps de la robotisation totalitaire…
Les services spéciaux, ou l’absence de limites
Les services spéciaux sont une métonymie. Ils sont en plus petit ce que le régime occidental est en plus grand. Ils nous aident ainsi à mieux le comprendre. Avant tout le monde, John Le Carré avait compris leur fonction et leur vocation dans la société ultralibérale du XXIe siècle.