Nous sommes témoins d’événements dont l’ampleur nous écrase. La disproportion semble ridicule avec des époques où les caractères nous semblaient à la hauteur des défis. À moins que ce soit l’inévitable distorsion du temps qui nous leurre? Qui nous dit que les contemporains de la chute de Constantinople, de la Révolution française ou de la Grande Guerre n’étaient pas aussi timorés, aussi incompétents et aussi corrompus que ceux qui se retrouvent à piloter nos destinées alors que leurs pieds ne touchent pas terre? À moins, aussi, que nous ayons les lorgnons si bien ajustés sur la bassesse qu’il nous soit impossible de voir la grandeur? De cette Amérique qui agonise, par exemple, ne voit-on pas émerger des figures épiques?
Actualité du Prince-esclave
Comment peut-on jouer au souverain quand on a soi-même la laisse autour du cou? C’est tout le dilemme des potentats régnant pour le compte d’autrui, et il ne date pas d’hier. Un concept élaboré au temps de l’Occupation paraît plus actuel que jamais dans l’Europe de 2024.