La scène se passe ces jours-ci dans les rues d’une grande ville d’Europe, mais elle paraît sortie d’un film de zombies. Sous la houlette d’une cheffe d’orchestre aux mains ensanglantées, des choristes se fourrent les doigts dans la bouche, comme pour se faire vomir, en déclamant un poème patriotique. C’est laid, «amateurish», pathétique et incongru. On pourrait hausser les épaules en concluant que les citadins de la classe oisive tuent leur ennui en étirant le carnaval sur la moitié de l’année. On aurait tort: les manifestations comme celle-ci ont pour but de faire crouler le gouvernement de Serbie et elles ont toutes les chances d’y réussir. L’affaire mérite donc un détour.
Quand un Chinois découvre l’«humour allemand»
Ai Weiwei est un artiste et brasseur d’idées mondialement connu. Un magazine allemand lui a demandé de livrer ses réflexions sur ce pays. La réponse fut trop honnête et brutale. Amusé par la frilosité de ses hôtes, Weiwei l’a publiée sur son blog personnel. Ses observations sont caustiques et parfois étonnamment profondes. Elles en disent long sur le «Zeitgeist» totalitaire en Europe, vu par un Asiatique…