La scène se passe ces jours-ci dans les rues d’une grande ville d’Europe, mais elle paraît sortie d’un film de zombies. Sous la houlette d’une cheffe d’orchestre aux mains ensanglantées, des choristes se fourrent les doigts dans la bouche, comme pour se faire vomir, en déclamant un poème patriotique. C’est laid, «amateurish», pathétique et incongru. On pourrait hausser les épaules en concluant que les citadins de la classe oisive tuent leur ennui en étirant le carnaval sur la moitié de l’année. On aurait tort: les manifestations comme celle-ci ont pour but de faire crouler le gouvernement de Serbie et elles ont toutes les chances d’y réussir. L’affaire mérite donc un détour.
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