Au café à Genève, je demande à Suny, le cuistot des Bains des Pâquis, d’origine croate et serbe, s’il retourne en Croatie cet été. Il me répond: «Ça va pas non? Ça fait quatre ans que je n’y vais pas. À chaque fois, je dois y aller avec 4000 balles et les distribuer à tout le village.» Avec ses mots, il m’a résumé, à lui seul, le dernier livre d’Ante Tomić.
A qui profite la paix en Ukraine?
Ou plutôt: à qui profite la poursuite d’une guerre déjà perdue? C’est la question qui continue de résonner après les spectaculaires sommets et discussions de «paix» de ces derniers jours. Si elles ne laissent entrevoir aucune perspective d’apaisement concrète du conflit, ces agitations en disent long, en revanche, sur l’état moral et psychique de nos propres dirigeants.