Un procureur tout-puissant exerçant aussi les fonctions de juge et bourreau. Un policier amnésique qui ne se rappelle plus rien, pas même à qui il a bien pu confier son arme de service. Un député, candidat à la mairie, flanqué au cachot sous une cascade d’accusations imaginaires, terrorisé et soumis à chantage afin de «donner» un ministre. Et des journalistes qui ne se contentent pas d’assister à la séance de waterboarding, mais qui ajoutent encore de l’eau dans les narines de l’accusé. Ce n’est pas le résumé d’une série sur la Gomorra ou d’un film de Costa-Gavras. Cela s’est passé près de chez vous, dans la plus proprette des démocraties.
Fin de parcours
Quand on suit l’actualité au quotidien, l’impression générale qui s’en dégage est celle d’un dérèglement croissant. Les anciennes règles n’ont plus cours, et l’on ne peut pas non plus dire que de nouvelles règles soient venues les remplacer, à plus forte raison encore lesquelles. On est donc dans le dérèglement — les règles qui se défont. Et donc tout part en petits morceaux.