…Mais est-il plébiscité pour autant?
Les «Deux Minutes de la Haine»
Ou comment la chasse au bouc émissaire apaise et unifie les communautés… dans le mensonge.
…Mais est-il plébiscité pour autant?
Ou comment la chasse au bouc émissaire apaise et unifie les communautés… dans le mensonge.
La Suisse est située au cœur du Saint-Empire romain-germanique, qui est le cœur de l’Occident, qui a lui-même jusqu’ici été le cœur de la civilisation moderne où nous vivons. La Suisse l’ignore le plus souvent, mais elle est bien le cœur du monde. Honneur redoutable bordé de précipices et de tentations…
Nous vivons une époque de dérives, certaines graves et irréversibles. Mais les détenteurs de la parole publique trouvent mille manières de ne pas en parler — voire, au pire, de les justifier. Ils feraient bien, peut-être, de relire l’Évangile…
Jamais on n’avait vu pareil étalage de servitude en Europe. Mais au-delà de la servitude se pose le problème de la corruption. C’est-à-dire, en l’occurrence, de l’éloignement dramatique de notre système de toutes les valeurs et finalités pour lesquelles il était conçu.
Partant d’une question juridique sur l’intelligence artificielle, on bute sur le trouble profond qui affecte la perception que nos contemporains ont de leur propre humanité. Comme quoi, le problème de l’IA est moins dans l’évolution de la machine que dans l’involution de l’humain…
A Hiroshima, on a délibérément visé des civils. La technologie était nouvelle, mais non le procédé. En réalité, la guerre moderne a repéré le civil comme un maillon faible dans le dispositif adverse et par conséquent une cible légitime. De quoi nous parle cette évolution?
Au temps de leur tradition humanitaire, les Suisses contribuaient généreusement à la Chaîne du Bonheur. Depuis, le vent a changé et l’on préfère désormais alimenter la discorde. Nous lançons donc l’idée de la Chaîne du malheur, organisation vindicative suisse pour l’aide aux conflits. Et, comme auparavant, la télévision de service public y contribue avec ses inénarrables animateurs.
Au nom de la lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité, la Suisse s’apprête à imposer aux fournisseurs numériques la conservation proactive des «métadonnées». Devant cette brèche dans la protection de la vie privée, Proton menace de quitter le pays. Cette annonce soulève une question essentielle dans une société attachée à la liberté personnelle: la transparence doit-elle être exigée des citoyens ou des gouvernants?
Pendant que les médias de grand chemin se livraient à des commentaires «enthousiastes» sur le massacre d’Hiroshima, Albert Camus prenait une fois de plus le contrepied des illusions suicidaires. Il nous aura fallu, peut-être, quatre-vingts ans de distance pour comprendre la gravité de ses mises en garde.
Ai Weiwei est un artiste et brasseur d’idées mondialement connu. Un magazine allemand lui a demandé de livrer ses réflexions sur ce pays. La réponse fut trop honnête et brutale. Amusé par la frilosité de ses hôtes, Weiwei l’a publiée sur son blog personnel. Ses observations sont caustiques et parfois étonnamment profondes. Elles en disent long sur le «Zeitgeist» totalitaire en Europe, vu par un Asiatique…
En ce temps-là, Éric Werner était antisoviétique, voire atlantiste. Comme Raymond Aron, comme Camus. Et, dans leur époque, ils avaient raison: la liberté était bien «ici». Comment auraient-il pu deviner la vilaine plaisanterie que l’histoire allait leur jouer?
Face à la noirceur et la vilenie qui contaminent notre époque, seul un puissant antidote est capable de nous préserver de toute morosité. Un remède universel s’impose: la beauté. Beauté que la musique et la nature expriment avec grâce.