En Union soviétique, on l’aurait traité de dissident. Dans les États-Unis du XXIe siècle, Stephen F. Cohen s’est qualifié lui-même d’hérétique. Portrait d’un grand témoin de notre temps. A 80 ans, ce professeur honoraire des universités de Princeton et de New York a derrière lui une longue carrière d’historien de la Russie soviétique. Pendant la Guerre froide, il était un observateur très écouté des médias US et un habitué des plateaux de la CNN, où il se faisait l’avocat de la détente. Promu conseiller à la Maison Blanche, il devient un des témoins directs du rapprochement entre les deux superpuissances d’alors. Ses recherches dans les archives soviétiques et ses contacts politiques lui ont permis de connaître la Russie de l’intérieur. Il est même devenu un familier de Gorbatchev, dont il a partagé les illusions sur l’avenir radieux qui devait s’ouvrir à la Russie après l’effondrement du communisme et la victoire de […]
Camus et la sauvagerie nucléaire
Pendant que les médias de grand chemin se livraient à des commentaires «enthousiastes» sur le massacre d’Hiroshima, Albert Camus prenait une fois de plus le contrepied des illusions suicidaires. Il nous aura fallu, peut-être, quatre-vingts ans de distance pour comprendre la gravité de ses mises en garde.