J’aime la Suisse, et j’aime le lui dire. Le problème, c’est que la Suisse n’aime pas être aimée. Elle se détourne en crispant sa frimousse comme une enfant farouche qu’on essaie d’embrasser. La Suisse se méfie de l’amour. Elle sait qu’elle ne le mérite pas, par conséquent l’amour qu’on lui porte ne peut être que suspect et intéressé. On peut aimer les commodités qu’elle offre aux nantis, sa propreté et son ordre, la ponctualité de ses trains, la blancheur de ses cimes et l’onctuosité de son chocolat. Mais aimer la Suisse *pour elle-même*, quelle folie !
La Chaîne du Malheur compte sur vous!
Au temps de leur tradition humanitaire, les Suisses contribuaient généreusement à la Chaîne du Bonheur. Depuis, le vent a changé et l’on préfère désormais alimenter la discorde. Nous lançons donc l’idée de la Chaîne du malheur, organisation vindicative suisse pour l’aide aux conflits. Et, comme auparavant, la télévision de service public y contribue avec ses inénarrables animateurs.