« Aucun des pilotes d’Hiroshima n’a eu besoin de mobiliser la quantité de haine qu’il a fallu à Caïn pour tuer son frère Abel. La quantité de méchanceté requise pour accomplir l’ultime forfait, un forfait démesuré, sera égale à zéro. Nous sommes confrontés à la « fin de la méchanceté », ce qui — je le répète — ne signifie pas la fin des mauvaises actions mais leur perfide allègement. Car rien n’est maintenant plus inutile que la méchanceté. À partir du moment où les coupables n’ont plus besoin d’être méchants pour accomplir leurs forfaits, ils perdent toute chance de réfléchir au sens de leurs forfaits ou de revenir sur eux. La liaison entre l’acte et le coupable est détruite. Ce qui reste, ce sont deux bords d’un gouffre définitivement coupés l’un de l’autre et entre lesquels on ne peut plus jeter de pont : d’un côté, le bord de […]
L’union du trône et de l’autel
Projetons-nous un demi-siècle en arrière: l’Église officielle aurait-elle osé alors défendre l’homosexualité et condamner sa criminalisation? Non, bien sûr. Ce n’était pas dans l’air du temps ni prescrit par l’État. Or les Églises officielles sont très sensibles à l’air du temps. Ainsi qu’aux prescriptions de l’État…