L’esprit européen se définirait par la capacité de trancher dans le vif d’une situation. Les Grecs nommaient kairos l’art de saisir une occasion, au bon moment, et de prendre une décision limpide et aussumée. L’Histoire retiendra l’épisode où les habitants de Gordes soumettent un nœud à Alexandre le Grand. Le roi macédonien dégaine son glaive et, sans barguigner, coupe la pelote, donnant là la plus marquante illustration de sa capacité de discernement. En plus de cet art de couper court aux poisons de l’hésitation, une autre vertu s’inscrit dans l’esprit européen. Elle est incarnée par Ulysse et pourrait se nommer: la soif d’apprendre. Ulysse n’est pas seulement un meneur d’équipage, un orateur endurant, l’amant des magiciennes ou le mari fidèle. Il est l’explorateur qui ne peut jamais s’empêcher de s’enfoncer vers le mystère.» — Sylvain Tesson, Un été avec Homère Observe. Analyse. Intervient.L’Antipresse ne dort jamais. Restons en contact! J’y vais! […]
Au pays du Soleil indolent
Le Japon est-il le laboratoire ultime de l’utopie technologique ou une preuve de résistance à l’extinction des traditions et des identités? C’est l’interrogation qui m’a animé tout au long de ce voyage. Je ne prétends pas y apporter de réponse, mais je peux proposer un chemin de méditation. Qui, dans ce pays d’ombres et de lumières, s’incarne forcément aussi en images.

