Fidèle au poste, Slobodan Despot intervenait dimanche dernier aux «Beaux parleurs», émission de grande écoute de la Radio Suisse romande. Il y interpella notamment, sous l’angle moral, le journaliste alémanique et invité du jour, Philippe Reichen, sur la publication, dans son dernier livre, de fuites judiciaires, couvertes par le secret de l’instruction. En Suisse, les sources journalistiques étant plutôt bien protégées, Reichen ne prit aucun risque à répondre tout de go que: «si ça permet de clarifier les choses, j’trouve plutôt bien». «Clarifier», un mot qui sonne comme un «clairon». Se souvient-il que clarus désignait à l’origine le tonnerre, le bruit retentissant ou encore la convocation solennelle (calo), dans la lignée indo-européenne de *Kel (bruit produit par un coup, appel). A-t-il idée que la clarigatio désignait en son temps la «réclamation» de son dû à l’ennemi, sous peine de représailles? Il y a quelque chose de dur et sonore, au […]
Camus et la sauvagerie nucléaire
Pendant que les médias de grand chemin se livraient à des commentaires «enthousiastes» sur le massacre d’Hiroshima, Albert Camus prenait une fois de plus le contrepied des illusions suicidaires. Il nous aura fallu, peut-être, quatre-vingts ans de distance pour comprendre la gravité de ses mises en garde.