On ne voit bien les choses qu’à distance, en prenant donc un certain recul. Cela s’applique au temps comme à l’espace. C’est en effet le présent qui éclaire le passé, en révèle le sens caché. Les intentions cachées ne se dévoilent qu’avec les années. De même, le résultat obtenu rend visible le but poursuivi. Ou encore, ce qui se faisait jusque là sans qu’on le voie s’étale désormais au grand jour. Et donc on se dit: jusque là, on n’arrivait pas à comprendre, enfin maintenant on comprend. Tout devient limpide.
Ce que la Guerre froide nous cachait
En ce temps-là, Éric Werner était antisoviétique, voire atlantiste. Comme Raymond Aron, comme Camus. Et, dans leur époque, ils avaient raison: la liberté était bien «ici». Comment auraient-il pu deviner la vilaine plaisanterie que l’histoire allait leur jouer?