Les proportions agaçantes que prend aujourd’hui, pour quelqu’un qui a manqué le coche, la pédérastie, s’expliquent par cet écrabouillement des sensibilités et le caractère femelle que l’on attribue aux «belles âmes»: si la sensibilité se porte de plus en plus au cul, c’est que tout l’y chasse et que c’est bien le dernier sanctuaire que la Puissance laisse encore à la fragilité. En littérature, l’offensive contre les «belles âmes» et le «sentimentalisme» est partie des Etats-Unis, d’abord, pour rompre avec l’équivalent américain de la bourgeoisie et remplacer un contenu socialiste «tabou» par une mimique «prolétarienne» virile, qui oppose aux bourgeois bien mis le débraillé, la poitrine velue et le muscle, une assez pathétique façon de «faire peuple» à peu près chez tous les romanciers là-bas depuis Hemingway, et ensuite, sous l’effet d’une dévirilisation authentique et d’une féminisation intérieure que l’on essaye de cacher dans l’alcoolisme, les coups de poing et […]
Le vrai problème de l’identité numérique
Avons-nous vraiment besoin d’un document d’identité numérique? Non bien entendu: la réponse est évidente pour les réfractaires. Mais les contrôleurs du troupeau humain ne sont peut-être pas loin de le penser aussi — pour de tout autres raisons — tout en insistant pour l’imposer. Derrière cette ambiguïté se cache le véritable enjeu de la bataille. Et il est vieux comme le monde.