Les migrants transmigrent, les transgenres se transsexualisent, les actifs se transfèrent, les règles se transgressent, les métadonnées transhumanisent, l’écologie se prône en transition, le peuple exige la transparence, etc. N’y a-t-il pas dans ce préfixe trans-, tant scandé, comme un écho de transcendance, cette supériorité incontestable, qui tout surpasse? Les démocrates, eux, jouent l’immanence, pensant pouvoir « rester » (lat. maneo), comme ils sont, chez eux. Immanence et transcendance: vieux débat perdu d’avance, en vérité, pour l’immanence, dans la transe des sociétés transplantées. Article de Arnaud Dotézac paru dans la rubrique «Sur ces mots» de l’Antipresse n° 198 du 15/09/2019. Observe. Analyse. Intervient.L’Antipresse ne dort jamais. Restons en contact! J’y vais! Merci! Nous vous envoyons de ce pas un message de confirmation!
Le roman, dernier refuge des espions?
A notre époque, écrire des livres sur l’espionnage est la seule manière d’être espion: il n’y en a pas d’autre. Car s’il est quelque chose qui ressort du roman posthume de John le Carré, c’est bien que l’espionnage aujourd’hui est mort.