«Il m’arrive même de tenir pour un privilège d’avoir pu assister sur place à un changement de civilisation, même pays, même population, disons au passage de la France-République à la France-entreprise, d’une nation tribunitienne et méditerranéenne à une province transatlantique et semi-anglophone, des sociétés de pensée aux think tanks. Aucun citoyen de l’Antiquité n’a pu voir en direct la Rome du forum devenir celle des basiliques. Je fais simplement le constat d’une inaptitude personnelle à me rendre utile dans ce nouveau bocal. Avec le sentiment, comme vous dites, d’avoir sauté en une vie de l’adolescence à l’obsolescence sans passer par la maturité, un peu comme ces villes du Brésil décrites par Lévi-Strauss qui passaient directement de l’état de chantier à l’état de vestige.» — Régis Debray Observe. Analyse. Intervient.L’Antipresse ne dort jamais. Restons en contact! J’y vais! Merci! Nous vous envoyons de ce pas un message de confirmation!
Une patiente quête d’être
Ou: comment nous avons compris ce que nous sommes… L’Antipresse fête ses dix ans de parution. Elle a beaucoup évolué ses débuts, mais la forme et la substance avec lesquelles elle se présente aujourd’hui ont en grande partie été élaborées lors de l’événement le plus dystopique du XXIe siècle. Voici l’histoire de cette transformation.

