«Voici quelque temps, dans une réception privée, j’ai eu une conversation étonnamment intéressante et sincère avec un ancien diplomate d’un pays occidental de premier plan, et qui faisait désormais des affaires dans la région. Nous avions tous deux un peu bu, lui tout de même plus que moi, ce qui avait contribué à lui délier la langue. A un moment donné, je l’ai interrogé très ouvertement: “Pourquoi, en Serbie, vous n’aidez et n’amenez au pouvoir que les plus mauvais individus?” Ayant réfléchi un instant, il me répondit de manière très peu diplomatique: “La première raison est évidente: les gens sans qualités, les faibles caractères et les corruptibles sont les plus dociles et les plus aisés à manipuler. Et l’autre raison? Hum, comment te dire: avec cette sélection négative, nous détruisons délibérément le respect de soi de votre peuple et le sentiment patriotique des générations à venir. Quand ils voient ce […]
«L’école de la chair» de Mishima
En submergeant le Japon, la Modernité a secoué un antique édifice de règles et de traditions. Pour le meilleur ou pour le pire? Le roman de Mishima laisse la question délicatement et douloureusement ouverte.