Délation et fabrication de la haine: la «bonne conscience»
Les machines nous écraseront-elles?
Les poètes sont les plus grands visionnaires. Voici bientôt un siècle, David Herbert Lawrence nous mettait en garde contre la robotisation.
Délation et fabrication de la haine: la «bonne conscience»
Les poètes sont les plus grands visionnaires. Voici bientôt un siècle, David Herbert Lawrence nous mettait en garde contre la robotisation.
Vous dites que vos droits individuels ont été violés? Vous n’avez aucun droit. Sauf, peut-être, celui d’accepter lucidement votre situation réelle face à l’État. Un éveil laborieux — et peu probable — dans un pays comme la Suisse où la confiance dans l’autorité vous a été inculquée depuis la nuit des temps.
Alors que le drapeau suédois flotte au quartier général de l’OTAN à Bruxelles et que nombre de média et d’autorités saluent cet événement, bien peu ont relevé un autre traité que la Suède a signé avec son ami américain, faisant d’elle un protectorat. Ce qu’Olof Palme eût à tout prix voulu éviter est — peut-être — en passe d’être mis en place.
Merci, mais je préfère m’abstenir: telle fut, deux siècles durant, la devise de la Suisse dans l’arène internationale. Son statut de neutralité en faisait un havre de paix et une plateforme de dialogue au cœur de l’Europe, avec tous les avantages que cela suppose. Mais, soudain, voilà que la Confédération helvétique se débarrasse de ce qui constituait l’armure même de sa prospérité. Dans l’effervescence d’un monde en pleine réorganisation, estime Oskar Freysinger, la Suisse gâche une chance historique en s’alignant sur un camp devenu minoritaire.
Dans nos deux précédentes chroniques, nous avons parlé de la dictature sanitaire en France, au travers de *L’attestation*, le très beau livre de Théo Boulakia et de Nicolas Mariot. Intéressons-nous un peu maintenant à ce qui s’est passé en Suisse pendant cette période.
Face à la dictature, il y a ceux qui protestent et ceux qui désobéissent. Il ne faut surtout pas les confondre: ce sont même deux mondes très différents. Et puis il y a la grande masse des dociles. Dont les motivations à obéir sont parfois complexes.
Chaque jour qui passe fait apparaître un nouveau durcissement du régime occidental, en sorte que le qualifier de régime policier devient de plus en plus conforme à la réalité. Le Covid-19 a servi à cet égard de révélateur. Mais pas seulement de révélateur. On a réellement franchi à ce moment-là un seuil. Ce fut notamment le cas en France, comme un récent ouvrage vient de le mettre en lumière. Même s’il se montre particulièrement (excessivement?) prudent dans ses formulations.
Un conte du Nouvel Age.
La présidence et les élites dirigeantes françaises n’ont plus que la guerre à la bouche. Toute cette rhétorique n’est-elle qu’une éruption de rage impuissante, ou a-t-elle une fonction performative? En d’autres termes, cette cataracte verbale va-t-elle finir par créer la réalité qu’elle invoque sans relâche?
Que signifie le retour de la conscription et de la rhétorique nationale dans un pays qui les avait toutes deux abolies? Est-ce la même France que celle de 1914? Pour le comprendre, le plus sûr est encore de se demander: où est l’ennemi?
La France avait commencé par livrer en Ukraine quelques armes antichars, elle a fini par envoyer des missiles de croisière et promettre des troupes que l’Ukraine n’a même pas réclamées. Le chef de l’armée britannique rempile comme conseiller militaire à Kiev. L’Allemagne avec ses généraux comploteurs planifie la destruction de cibles civiles russes. En un mot: les Européens s’emploient à provoquer une guerre qu’ils n’ont pas les moyens de mener. D’où leur vient cette passion suicidaire?
Au milieu de la débâcle des généraux de plateau des médias mainstream — parmi lesquels le nom de Yakovleff conservera pour l’histoire une place éminente — des officiers supérieurs et généraux ont tenté et s’efforcent encore de redonner un peu de hauteur et d’intelligence à un débat public où la vérité agonise chaque jour sous les coups de la propagande, mélange peu subtil de bassesse, de malhonnêteté et de bêtise crasse.