La manifestation parisienne des Frères Musulmans du 10 novembre visait-elle à oblitérer le souvenir des attentats religieux du Bataclan, du 13 novembre? Les Frères auraient-ils compris que, de nos jours, l’info qui s’impose en «Une» met les suivantes à l’oubli? On ne saurait mieux dire en se rappelant qu’oblivion (synonyme d’ancien français toujours en usage outre-Manche), procède du latin oblīvīscor, lequel portait le sens d’un acte d’«effaçure» volontaire, par frottement et lissage, lui-même contenu dans ob–lēvis racine latine de l’oubli(1). Autrement dit, cette étymologie nous confirme que l’oubli, ça s’active. Il ne procède donc pas tant d’une perte de mémoire, que d’un calandrage des esprits. Et si vous savez bien pommader le tout, vous obtiendrez ce beau ralliement contre l’Islamophobie. Pour le Bataclan, ce seront donc les redoutées oubliettes médiatiques, au mieux la léthargie des nounours et sucres d’orge. Car c’est bien de la source Lêthê que coulent de nos jours les gros titres. Le succès du moindre effort en somme, cher à tant d’esprits légers. N’est-il pas étonnant dès lors, que «légèreté» forme, justement, la racine profonde de l’oubli? Sa […]
Au pays du Soleil indolent
Le Japon est-il le laboratoire ultime de l’utopie technologique ou une preuve de résistance à l’extinction des traditions et des identités? C’est l’interrogation qui m’a animé tout au long de ce voyage. Je ne prétends pas y apporter de réponse, mais je peux proposer un chemin de méditation. Qui, dans ce pays d’ombres et de lumières, s’incarne forcément aussi en images.

