Le 8 octobre dernier, le père de mon ami Oskar Freysinger a quitté ce monde. Georg Freysinger était un magnifique artisan, intègre, intransigeant et droit, qui parlait et pensait avec ses mains. En guise d’oraison, son fils lui a dédié des vers poignants qui, par-delà l’émotion filiale, nous rappellent la valeur de ce trésor que nous méprisons tant aujourd’hui: le travail manuel. J’ai demandé à Oskar la permission de reproduire ici ce beau poème de la gratitude qui est aussi un petit traité d’éducation. Slobodan Despot Les mains de papa Papa, ce sont tes mains qui ont construit nos vies, Car tu te méfiais de la parole humaine. C’est sous leur protection que nous avons grandi. Leur calleuse douceur atténuait nos peines. Souvent, tu les as abimées dans ton labeur Et tu les recousais à même l’établi. Jamais tu n’as été vaincu par la douleur, Jamais face à l’adversité tu […]
2015-2025: le chamboulement et la permanence
Avant-propos à la Chronique de la décennie 2015-2025, sélection de textes des dix premières années de l’Antipresse. Depuis le 6 décembre 2015, il ne s’est pas passé une semaine sans que l’Antipresse ne livre son grain de sel sur la course du monde. Avec le temps, malgré la succession des contributeurs et la variété des thèmes, une voix particulière a fini par s’imposer. Une voix ou une voie: tour à tour chemin de traverse ou grand-route, souvent en opposition radicale avec le consensus médiatique. Parfois aussi, selon les circonstances, en accord momentané avec lui. Car nous n’étions pas guidés par nos idées a priori, mais par le souci de dire le vrai. Franchise Or il n’y a pas moyen de dire la vérité des choses en n’étant pas franc soi-même, dans les deux sens du mot: libre et sincère. Les analyses les plus détachées sont pour partie le reflet de […]

