«Par conséquent, nous devons abandonner sans détour l’idée selon laquelle l’Homme tel qu’il existe est capable d’un progrès véritable. Il y aura toujours une illusion de progrès car dès que nous sommes conscients d’un mal, nous y remédions, et donc il nous semblera toujours que nous progressons, en oubliant que la plupart des maux que nous voyons sont les effets — finalement devenus saillants — de longues régressions passées inaperçues; en oubliant que nos pseudo-remèdes peinent à regagner complètement le terrain perdu; en oubliant surtout que sur les lignes le long desquelles nous déclinons, le bien est devenu le mal à nos yeux, et est défait au nom du progrès exactement de la même façon que le mal est défait et remplacé par le bien sur les lignes le long desquelles nous évoluons. C’est là, en effet, l’illusion des illusions.» — George Bernard Shaw, The Revolutionist’s Handbook and Pocket Companion. […]
L’effondrement (3)
Ce qu’il y a d’intéressant dans le développement actuel, c’est la symétrie observable entre politique intérieure et extérieure. Les deux vont de pair. D’un côté, un bellicisme virant de plus en plus à l’hystérie, de l’autre une accélération de la dérive autocratique.