Ce sera Pâques pour les chrétiens d’Occident et le dimanche des Rameaux pour les orthodoxes lorsque cette édition de l’Antipresse vous parviendra. Nous déclarons donc la trêve en ces semaines saintes, nous arrêtons un instant le sombre chariot des affaires du monde et nous remplaçons le brouhaha des tweets et des télégrammes par une musique sans malice et sans pesanteur. Je propose le Carnaval des animaux, de Camille Saint-Saëns. En honneur, bien entendu, de l’ânesse qui porta le Christ dans la ville de Jérusalem et de toutes les bêtes qui sans nous juger ont prêté leur échine à nos peines, nos vices et nos exploits, jusqu’à porter Dieu lui-même vers son destin.
L’anomie vue depuis un car postal
Jadis, il y avait les «sauvageons» dans les banlieues. Aujourd’hui, la sauvagerie s’invite même dans le cœur du rêve alpestre: les cars postaux suisses. Les chauffeurs sont en première ligne face à la déglingue — et n’ont souvent personne pour les soutenir. L’un d’eux a accepté de témoigner.

