Pain de méninges
Légitime (auto)défense ?
« La loyauté des sujets vis-à-vis du souverain est censée durer aussi longtemps, mais pas davantage, que dure le pouvoir au moyen duquel il est à même de les protéger. Car le droit naturel qu’ont les hommes de se protéger eux-mêmes, quand personne d’autre ne le peut, ne saurait être levé par aucune convention. » — Thomas Hobbes.
Liberté d’agir ou liberté de penser ?
« Vous savez, il y a deux bonnes choses dans la vie : la liberté de pensée et la liberté d’action. En France, vous avez la liberté d’action : vous pouvez faire tout ce que vous voulez sans que quiconque s’en soucie, mais vous devez penser comme tout le monde. En Allemagne, vous devez faire comme tout le monde, mais vous pouvez penser ce que vous voulez. Tout cela est très bien. Personnellement, j’opterais pour la liberté de pensée. Mais en Angleterre vous n’avez ni l’une ni l’autre : vous êtes ligoté par les conventions. Vous ne pouvez ni penser ce que vous voulez, ni agir comme vous l’entendez. C’est parce que c’est une nation démocratique. Je présume que l’Amérique est encore pire. » — W. Somerset Maugham, Of Human Bondage, ch. XXIII.
De l’obscénité moderne
« Le monde moderne nous commande d’approuver ce qu’on ne devrait même pas nous demander de tolérer. » — Nicolás Gómez Dávila
De l’utile et de l’encombrant
« Il est toujours utile d’ignorer ce qu’il est inutile de savoir. » Jérôme Cahuzac, ancien ministre français de l’Ethique et de la Transparence.
L’Europe existe-t-elle?
«Une Europe qui ne signifierait qu’une ambition et même une crainte politique n’aurait qu’une existence fantomatique et larvaire. Elle ne peut avoir de conscience que si elle a une existence et ne peut avoir une existence que si elle a un sens.» Emmanuel Berl, «Y a-t-il une conscience européenne?», Nouvelles Frontières, juin-juillet 1964.
Comment bien vivre
«Qui veut bien vivre doit avoir l’humeur claire; pour être d’humeur claire, il doit bien digérer; pour bien digérer, il doit bien marcher; pour bien marcher, il doit vivre sans principes.» — Béla Hámvas.
Des hommes sans coeur
« Ce n’est pas un excès de réflexion qui les caractérise [les pédagogues semi-cultivés modernes], mais l’absence d’émotions fructueuses et généreuses. Ils n’ont pas la tête plus importante que celle de l’homme ordinaire: c’est leur torse atrophié par l’absence d’un grand cœur qui la fait paraître telle. Et pendant ce temps-là — tel est le côté tragicomique de notre situation — nous ne cessons de réclamer à cor et à cri les qualités mêmes que nous rendons impossibles. Il est devenu pratiquement vain d’ouvrir un périodique sans tomber sur des articles affirmant que notre civilisation a besoin de plus d’énergie, ou de dynamisme, ou d’esprit de sacrifice, ou de créativité. Avec une sorte de naïveté épouvantable, nous extirpons l’organe et exigeons la fonction. Nous faisons des hommes sans cœur et attendons d’eux vertu et hardiesse. Nous tournons l’honneur en dérision et sommes choqués de trouver des traîtres parmi nous. Nous […]
La presse contre la chrétienté
« Dans l’ensemble, le mal de la presse quotidienne consiste dans le fait qu’elle est conçue pour faire passer le moment présent pour mille ou dix mille fois plus considérable et plus important qu’il n’est. Or toute élévation morale consiste d’abord et avant tout à se départir de l’instantané. Si la chrétienté doit vraiment être proclamée, il deviendra évident que c’est la presse quotidienne qui s’emploiera à l’empêcher. Il n’y a jamais eu de pouvoir aussi diamétralement opposé à la chrétienté que la presse quotidienne. De jour en jour, la presse quotidienne ne fait rien d’autre que de tromper les gens avec l’axiome suprême de son mensonge : l’idée que l’essentiel est dans les nombres. Alors que la chrétienté se fonde sur l’idée d’une vérité axée sur la personne individuelle. » — Sœren Kierkegaard.
De la causalité et de l’idiotie
Un esprit autonome et substantiel rejette la science. Pourquoi? Parce que la science est construite sur le principe de causalité, «or la pensée causale est un signe de débilité». Celui qui voudrait comprendre le monde selon la causalité est l’égal d’un homme qui gravit un escalier sombre dans une tour et qui n’éclaire de sa lampe que la marche qu’il quitte et celle sur laquelle il pose le pied. Il ne peut rien voir au-delà de la causalité ni s’aventurer hors d’elle; il devient un demeuré de la cohérence. — Béla Hámvas.