Quand j’ai compris que j’avais été terrassé par cette maladie, j’ai ressenti le besoin, entre autres choses, de protester haut et fort contre le terme de «dépression». La dépression, la plupart le savent, était jadis appelée «mélancolie», un mot qui apparaît dans la langue anglaise dès l’an 1303… «Mélancolie» semblerait aujourd’hui encore un terme plus approprié et plus évocateur pour les formes les plus noires de ce trouble, mais il a été occulté par un mot à la tonalité fade dénué de toute présence magistrale, utilisé aussi bien pour désigner un déclin économique ou une ornière dans le sol, une véritable sous-appellation pour une maladie aussi grave. Il se peut que le savant généralement tenu pour responsable de sa propagation dans les temps modernes, un patron justement vénéré de la Faculté de médecine Johns Hopkins — le psychiatre d’origine suisse Adolf Meyer — ait manqué d’oreille pour les sonorités les […]
Au pays du Soleil indolent
Le Japon est-il le laboratoire ultime de l’utopie technologique ou une preuve de résistance à l’extinction des traditions et des identités? C’est l’interrogation qui m’a animé tout au long de ce voyage. Je ne prétends pas y apporter de réponse, mais je peux proposer un chemin de méditation. Qui, dans ce pays d’ombres et de lumières, s’incarne forcément aussi en images.

