«Repli sur soi», une expression sans appel pour désigner la figure clinique régressive du recroquevillement infantile, du retour pathologique au passé, par opposition à l’ouverture à l’autre, à l’avenir, c’est-à-dire au progrès. Pourtant, en politique, l’apparenté le plus proche du «repli» c’est la «réplique», la réponse faite à la partie adverse (du même radical latin plico qui donne aussi ex-pliquer, im-pliquer, ap-pliquer, etc.). D’ailleurs, à l’origine, replicare se rapportait notamment au fait de «rouvrir» des rouleaux de parchemin pour les compulser. Prohiber l’avis contraire (la réplique) en le désignant comme repli psychotique, c’est passer du champ du débat démocratique à celui du diagnostic psychiatrique, c’est-à-dire de la libre confrontation des idées à la délégitimation par l’argument médical d’autorité. A ceux qui invoquent le «repli sur soi» répliquons-leur ce qu’est le droit de déployer ses idées en démocratie. Article de Arnaud Dotézac paru dans la rubrique «Sur ces mots» de l’Antipresse […]
«L’école de la chair» de Mishima
En submergeant le Japon, la Modernité a secoué un antique édifice de règles et de traditions. Pour le meilleur ou pour le pire? Le roman de Mishima laisse la question délicatement et douloureusement ouverte.