«Parfois, au cœur même de la vie active, je sens brusquement que tout s’en va, que les choses quittent le monde, que les hommes se quittent les uns les autres. Alors je retourne à ma solitude, la vraie patrie de ma conscience. Ma solitude, ce n’est pas le silence et l’immobilité de la nuit aveugle, c’est le sanglot et le cri de joie de tous les destins humains et de toutes les exigences de la vie, depuis les débuts du monde jusqu’à aujourd’hui. C’est la rotation tourbillonnante d’innombrables soleils en face desquels celui qui nous chauffe n’est qu’un jouet, c’est le bourdonnement d’un million de cloches cosmiques dont les planètes sont les balanciers. Et à travers cet univers sans fin et sans nom est plantée, pareille à une colonne, du sommet jusqu’à la base, une épée de lumière — ma conscience.» — Ivo Andrić, Signes au bord du chemin, éd. […]
La vie oubliée des orphelinats de France
Mathilde Jaffre a visionné *Adieu le Foyer* de Catherine Epelly et Claude Deries, un documentaire poignant sur la vie dans un foyer de garçons dans la France du XXe siècle. À travers ces témoignages ressurgit le récit d’une existence faite d’épreuves et de drames, mais aussi de camaraderie et de joie. Une aventure humaine sur nos terres qui nous semble déjà si lointaine, comme si des siècles nous en séparaient…

