Le problème, dans nombre de nos écoles modernes, est que l’État, qui est contrôlé de façon si stricte par le petit nombre, laisse les bidouillages et les expérimentations se déployer directement dans les salles de classe sans jamais être passés par le Parlement, la taverne, la maison familiale, l’église ou la place du marché.
Il est évident que ce sont les choses les plus anciennes qui devraient être enseignées aux plus jeunes et les vérités sûres et éprouvées qui devraient être apprises en tout premier aux petits enfants. Mais dans les écoles d’aujourd’hui, le petit enfant doit se soumettre à un système qui est plus jeune que lui.
L’enfant turbulent de quatre ans a en réalité plus d’expérience et a affronté le monde plus longtemps que le dogme auquel il doit se soumettre. Beaucoup d’écoles se vantent d’avoir les dernières idées en matière d’éducation, alors qu’elles n’en ont même pas la première; car la première idée est que même l’innocence, si divine soit-elle, peut apprendre quelque chose de l’expérience.
— G. K. Chesterton, Ce qui cloche dans le monde, 1910.