##### Texte de la conférence donnée à l’Académie d’été des jeunesses démocrates-chrétiens du canton de Fribourg, Gruyères, le 10 septembre 2016. J’ai pour habitude d’improviser mes conférences à partir de quelques notes prises dans un carnet. Il ne s’agit pas seulement de désinvolture ou de précipitation. C’est surtout qu’à mes yeux, une conférence n’est pas un cours ex cathedra mais un échange vivant de personne à personne (même quand le public est nombreux). L’intérêt d’un tel échange ne réside pas dans les matières qu’on a accumulées et digérées afin de les restituer pour l’occasion, mais dans ce qu’on livre spontanément de sa culture et de sa vision du monde. Un témoin sincère ne prépare pas — ou pas trop — son témoignage. Mais la gravité du sujet qu’on m’a proposé d’aborder, et la qualité particulière de l’audience à qui je m’adresse, m’ont cette fois-ci contraint à choisir et peser mes mots. […]
Les heures dorées de Florence (2)
Rien n’est donné, tout est à conquérir, et l’aspiration au sublime est ce qu’il nous est permis d’éprouver à Florence: le temps s’y est arrêté sur le bon goût, le beau «universel et sans concept», comme le dira plus tard Emmanuel Kant.