«Au lieu de peuples et de nations, l’humanité devenue une sera divisée en castes, seul et dernier moyen de sauver quelques particularismes, qui méritaient l’honneur de ne pas disparaître. A chaque caste il sera permis de garder un style et la diversité dans l’uniforme ira se perpétuer là, dans le plus fort de ces retranchements entre lesquels s’étendront les distances invisibles. Déjà la formation de ces castes se devine, elles existent en puissance et l’implicite sera demain l’explicite: aux nations à présent inutiles, à l’aveA nir inconcevables, les classes iront se substituer, les castes remplaçant les peuples abattus. Nous sauvegarderons les acquêts les plus précieux de cinq mille ans d’Histoire et même un lot de traditions divergentes au fort de notre œcuménisme, mais nous les confinerons dans le sein des castes vivant côte à côte, opposées et superposées.» — Albert Caraco, «Du style», in Le tombeau de l’histoire Observe. Analyse. […]
Pologne, entre rébellion et servitude
S’il existe encore de vraies figures de dissidents en Europe, Mateusz Piskorski en fait indubitablement partie. Ce professeur et homme politique polonais a payé ses convictions par la prison dans la Pologne dite démocratique. Dans cet entretien réalisé par Alexandra Klucznik-Schaller voici quelques semaines, il livre un regard franc et décentré sur la Pologne, la démocratie moderne, la Russie et l’empire anglo-saxon — et, par-dessus tout, sur cette servitude volontaire qui caractérise les élites européennes au XXIe siècle.