
Éric Werner
Rédacteur
Docteur en philosophie, professeur de philosophie politique, disciple de Montaigne et aussi un peu de Machiavel, penseur âcre et insoumis, Eric Werner a marqué les esprits du XXe siècle finissant avec son essai prophétique sur L’Avant-guerre civile. Depuis, il poursuit sa réflexion fine et désabusée sur le totalitarisme insidieux de la modernité, tant au travers de ses livres, de son blog, que (depuis la 43e semaine) de ses Enfumages de l’Antipresse, dont la vocation est bien entendu de nous désenfumer l’esprit.
« L’État fait croire à sa population que lui-même et sa police se consacrent jour et nuit à la lutte contre le terrorisme, une lutte résolue et sans merci. Il n’en est évidemment rien. Ils ont bien d’autres soucis en tête. La population serait surprise de savoir lesquels. C’est ce que disent certains, mais je ne les suivrai évidemment pas sur ce terrain. Pas plus que je ne les suivrai quand ils disent que la lutte contre le terrorisme ne serait qu’un outil de communication, un de plus (mais non des moindres). Ce ne sont pas des choses à dire. » (Antipresse n° 90, 20.08.2017)
A quoi servent encore les églises?
De même que les églises se passent aujourd’hui très bien du christianisme, le christianisme, lui, se passe très bien des églises.
Du bon usage des catastrophes
Il y a une dizaine d’années parut aux éditions La Fabrique un petit livre intitulé: _L’insurrection qui vient_. L’auteur, un anonyme, se dissimulait derrière deux mots inscrits au haut de la page de couverture: *Comité invisible*. L’ouvrage, disait-on, avait inspiré les faux [terroristes de Tarnac](https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Coupat) (ils passent ces jours-ci en correctionnelle). Il y a dix ans, donc, j’avais lu ce livre, mais sans lui prêter une particulière attention. Je devais être distrait.
Qu’est-ce que la *nomenklatura*?
Qu’est-ce qui distingue l’actuelle classe dirigeante occidentale d’une oligarchie classique, par exemple l’ancienne aristocratie foncière, ou encore la grande bourgeoisie industrielle des XIXe et XXe siècle en Europe et aux États-Unis?
Que reste-t-il de l’université?
Tout passe, tout coule, disait Héraclite. Mais il y a une exception: les mots de la langue. Très relative, il est vrai. Avec le temps, les mots eux-mêmes finissent plus ou moins par passer. Ils passent et sont alors remplacés par d’autres. Mais moins vite. Il y a plus de permanence dans les mots de la langue que dans la réalité qu’ils recouvrent.
Les églises et le mariage pour tous
Le mariage pour tous est à l’ordre du jour. Les églises elles-mêmes se disent désormais intéressées. Certaines d’entre elles ont plus ou moins déjà franchi le pas, en instituant des «bénédictions» pour les couples homosexuels.
Le libre-échange et ses impasses
En décembre 2016, le ministère suisse de l’économie a publié un rapport «sur les risques auxquels est exposé l’approvisionnement du pays». Un an plus tard, le bimensuel *La Nation* est revenu sur ce texte pour en présenter une analyse critique [1].
Les «fake news» et l’État total
La volonté affichée du président français de lutter contre les *fake news* invite, une nouvelle fois, à s’interroger sur la situation de la liberté d’expression dans nos pays.
2017: l’État de droit comme réalité
Les années se suivent, et en règle générale se ressemblent. Les ruptures de continuité sont rares. Mais non complètement inexistantes. L’année 2017 en a connu une importante: elle concerne l’État de droit.
Services publics
Que veut *rééllement* l’État au XXIe siècle? Pour qui roule-t-il? Et pourquoi rafle-t-il toujours plus d’impôts pour fournir toujours moins de prestations?
La nouvelle guerre civile
On assiste à l’heure actuelle au déferlement d’une marée féministe, mais en face il y a la marée islamiste. D’une certaine manière, le féminisme et l’islamisme sont les deux grandes idéologies de notre temps. Il en existe d’autres, assurément, mais leur importance est comparativement moindre.
Mobilisation citoyenne
En 2008, le chef de la police de sûreté d’un canton suisse déclara: «Où est la limite entre mobilisation citoyenne et chasse à l’homme? Avec le Net, cette question devient très complexe» [1].
La Catalogne comme recours
L’affaire catalane est plus que simplement anecdotique. Elle dit ce qu’est aujourd’hui l’Europe, à quoi, de plus en plus, elle ressemble. Elle jette également une lumière crue sur les nouvelles lignes de fracture qui traversent aujourd’hui le continent. Car elles sont nouvelles.