«…En 2012 et 2013, un énorme paquet de soupe américaine, qui s’annonçait érotique, se vendit à des millions d’exemplaires, sur toute la terre ou presque. Aussitôt, la grosse dame qui l’avait pondu fut invitée, pendant des heures, à parler de ça sur tous les plateaux de télévision de la planète. Tous ceux qui l’invitaient s’accordaient sur la nullité de la chose comme de l’auteure, laquelle n’avait strictement rien à dire, et pour cause. Ils ne l’invitaient, et ne la flattaient, que parce que quelques millions d’imbéciles avaient acheté cette daube grise. Autrement dit, l’argent (de la promotion) n’allait qu’à l’argent, qu’au succès, qu’à la vente. L’argent organisait sa propre propagande. Il réussissait ainsi à éliminer l’œuvre elle-même, afin qu’on ne parlât que de lui.» — Jean-Claude Carrière, L’Argent, sa vie, sa mort, éd. Odile Jacob. Observe. Analyse. Intervient.L’Antipresse ne dort jamais. Restons en contact! J’y vais! Merci! Nous vous envoyons de […]
Fin de parcours
Quand on suit l’actualité au quotidien, l’impression générale qui s’en dégage est celle d’un dérèglement croissant. Les anciennes règles n’ont plus cours, et l’on ne peut pas non plus dire que de nouvelles règles soient venues les remplacer, à plus forte raison encore lesquelles. On est donc dans le dérèglement — les règles qui se défont. Et donc tout part en petits morceaux.