En appliquant au phénomène du totalitarisme une clef de lecture psychopathologique, Ariane Bilheran a entamé une œuvre de pionnière et considérablement approfondi notre connaissance de ce phénomène jusque-là confiné à l’analyse sociopolitique. Sa vision originale s’imposant peu à peu comme une approche incontournable, il lui a paru utile de revenir aux origines et aux inspirations de son idée.
L’Apocalypse selon Saint Jean (Raspail)
Que se passe-t-il quand une civilisation se meurt? Il lui arrive à peu près la même chose qu’à certains vieux aigris et revenus de tout: elle se rigidifie, se crispe sur des convictions qui ne renseignent plus sur le monde extérieur, verse dans la paranoïa — elle ne produit plus en d’autres termes que de l’idéologie. Or à quoi assistons-nous aujourd’hui sinon à un grand choc des idéologies?