L’application de traçage SwissCovid peine à convaincre les citoyens. Des scientifiques, des avocats, des magistrats comme le procureur Dick Marty dénoncent ses lacunes et ses dangers pour la sphère privée des citoyens et recommandent son rejet. Un comité de patronage s’est mobilisé pour rejeter par référendum national cette application problématique.
Au-delà de l’enjeu actuel, cette initiative illustre la vitalité et le fonctionnement très original de la démocratie directe suisse. Nous avons demandé à François de Siebenthal, l’un des principaux animateurs du mouvement, de nous expliquer synthétiquement les motifs et les buts de l’initiative.
Pourquoi cette initiative?
Puisqu’en Suisse nous avons le droit de référendum, nous l’utilisons pour refuser cette précipitation ubuesque et cette application SwissCovid mensongère quant à son fonctionnement et ses fins.
En quelques lignes, que reprochez-vous à cette application?
Il s’agit de tout un contexte. M. Sébastien Fanti dénonce les méthodes du Conseil fédéral et de Swisscom. La Suisse vit une période exceptionnelle de pandémie, mais le préposé cantonal à la protection des données s’interroge: «Est-ce qu’il faut aller jusqu’à traquer l’ensemble des citoyens de ce pays? Je ne le pense pas».
Nous sommes opposés à la modification de la loi sur les épidémies dans ce contexte de pression et de peur imposée.
Nous refusons le transfert de nos données à l’étranger.
Nous disons non à une nouvelle mesure transitoire qui durera, comme la vignette autoroutière ou l’impôt fédéral direct, levé au temps de la guerre et jamais aboli depuis.
Nous dénonçons l’irrespect de la démocratie directe, le référendum sans effet suspensif, nous condamnons une précipitation assortie de délais trop courts qui prend le peuple de court, ne laisse aucun temps de réflexion à personne et transfère le pouvoir à une expertocratie non élue.
Le traçage semble s’être avéré efficace dans certains pays pour combattre le coronavirus. N’est-ce pas une bonne méthode?
Il n’y a toujours pas de démonstration réelle de son efficacité. En revanche, on a de nombreux témoignages du contraire. Notamment du nombre de faux positifs qui provoquent des quarantaines inutiles!
Que reprochez-vous aux autorités suisses dans la gestion de cette crise?
Essentiellement leur conformisme. Elles ont imposé par imitation des voisins un état d’urgence inutile. Taïwan et Hong Kong, sans confinement, ont eu un nombre de morts infime et l’expérience suédoise doit être évaluée dans ses conséquences à long terme, y compris l’impact de la sauvegarde de l’économie de ce pays sur la santé des générations à venir, alors que nous avons endommagé la nôtre par panique. Les autorités suisses se sont distinguées par leur obéissance aveugle à l’OMS, organisation opaque et mercenaire, dont les recommandations se sont avérées contradictoires et désastreuses.
En savoir plus:
-
Ecouter les arguments de François de Siebenthal au Forum de la Radio suisse romande.
-
Texte et formulaires de récolte des signatures dans les trois langues nationales en PDF et .doc.
-
Vidéo en français, allemand et italien d’un rassemblement symbolique sur la plaine du Rütli pour la défense du Pacte fédéral suisse contre l’abolition des libertés civiques par l’état d’urgence.
-
Les arguments du «non» de Dick Marty sur bonpourlatete.com.
-
Article de François de Siebenthal paru dans la rubrique «Désinvité» de l’Antipresse n° 241 du 12/07/2020.