L’homme ne peut échapper ici-bas aux épreuves et aux tentations. Son âme est donc forcément marquée par une certaine tourmente, à moins d’être d’une sérénité angélique — ce qui arrive dans des milieux très religieux… Mais la psychanalyse, au lieu de permettre à l’homme de tirer le meilleur parti de son déséquilibre naturel et en un sens providentiel — et le meilleur parti est ce qui profite à nos fins dernières —, tend au contraire à réduire l’homme à un équilibre amorphe, un peu comme si on voulait éviter à un jeune oiseau les angoisses de l’apprentissage en lui coupant les ailes.
— Frithjof Schuon, L’imposture du psychologisme