De manière générale, un Balzac essaierait de saisir ce moment particulier que nous vivons d’effacement plus ou moins rapide de tous les discriminants, entre les sexes mais aussi entre le beau et le laid, entre le vrai et le faux, entre ce qui est humain et ce qui est non humain, entre l’Histoire et l’après-Histoire, etc.
Je dis qu’il y a une métamorphose, qu’elle est gigantesque, que personne ne la voit, ou que l’on préfère détourner le regard, qu’elle se déploie avec sorte de naturel pétrifiant, que ça sourd et jaillit de partout, comme une contre-résurrection démoniaque perpétuelle, et qu’aucun écrivain n’avait été encore confronté à un acharnement si surprenant, si comique et tragique, dans tous les domaines.
— Philippe Muray, Festivus festivus (2005) p. 183.