«Il m’arrive même de tenir pour un privilège d’avoir pu assister sur place à un changement de civilisation, même pays, même population, disons au passage de la France-République à la France-entreprise, d’une nation tribunitienne et méditerranéenne à une province transatlantique et semi-anglophone, des sociétés de pensée aux think tanks. Aucun citoyen de l’Antiquité n’a pu voir en direct la Rome du forum devenir celle des basiliques. Je fais simplement le constat d’une inaptitude personnelle à me rendre utile dans ce nouveau bocal. Avec le sentiment, comme vous dites, d’avoir sauté en une vie de l’adolescence à l’obsolescence sans passer par la maturité, un peu comme ces villes du Brésil décrites par Lévi-Strauss qui passaient directement de l’état de chantier à l’état de vestige.» — Régis Debray Observe. Analyse. Intervient.L’Antipresse ne dort jamais. Restons en contact! J’y vais! Merci! Nous vous envoyons de ce pas un message de confirmation!
Silence et malveillance
Avec plus de cent livres et 2000 articles, Alain de Benoist est de loin l’auteur français le plus fertile et le plus érudit de ce dernier demi-siècle. Il possède aussi l’une des plus grandes bibliothèques au monde. Que la culture officielle et les médias aient pu occulter ce penseur d’envergure universelle en dit long sur la santé du système. Le chaleureux ouvrage que lui consacre François Bousquet remet l’auteur à l’endroit et les pendules à l’heure.