La science de l’incompréhension

par | 2.01.2022 | En accès libre, Pain de méninges

Il n’y a pas de doute que les forces sont à l’œuvre pour détruire le mental humain ou, comme disait Mère, «démentaliser» les hommes. Et le plus étrange (ou le plus ironique) est que la Science, ce triomphe du cerveau humain, soit l’agent premier de cette autodestruction de l’intelligence collective. C’est un phénomène évolutif comparable à la disparition des branchies ou des nageoires chez les poissons. C’est l’organe central qui est atteint. C’est-à-dire que le mental humain, dont la fonction centrale était l’observation et le discernement – nos nageoires dans le monde – est en train d’être systématiquement et on pourrait dire scientifiquement obnubilé et brouillé, détraqué sous une avalanche monstrueuse de «renseignements», d’«informations», de «découvertes», d’«idées» toutes plus merveilleuses les unes que les autres et de slogans tous plus insidieux les uns que les autres qui s’annulent mutuellement et s’embrouillent mutuellement dans le tintamarre hautement répercuté et hypnotisant des moyens journalistiques, radiophoniques, vidéophoniques, microphoniques qui dévastent autant de consciences qu’ils dévastent de forêts. Les dernières découvertes de l’astrophysique, de la biologie, de la paléontologie se mêlent aux dernières découvertes de la spiritualité, des sectes, des yogis et des guérisseurs – tout est «découvert» et rien n’est guéri ni compris. Toutes les théories se valent et toutes les idées se valent, et plus rien ne vaut et plus personne ne sait la direction ni le sens. Les humains sont en train de perdre leurs nageoires humaines et roulent dans la boue sous la poussée des mille courants qu’ils ne savent plus maîtriser ni comprendre – ils ont tout compris et ils ne comprennent plus rien. Ils sont moins bien dotés d’intelligence et d’esprit d’observation que l’homme de Neandertal qui, au moins, savait retrouver son chemin dans la grande forêt primitive. Il n’y a plus de chemin, il y a des millions de chemins et tous se valent et sont également nuls – également vrais, également faux. Il n’y a plus de vérité: tout est suspect… Il n’y a plus d’Église, il y a mille Églises; il n’y a plus de Kremlin méchant et de Maison Blanche vertueuse – les vertus sont devenues méchantes, et quelquefois les méchancetés ont des vertus. C’est-à-dire la boue complète dans les ex-esprits humains. La «catastrophe» ne sera pas nucléaire: elle est déjà, et c’est une catastrophe mentale. Ils n’ont même plus assez d’intelligence pour s’apercevoir de leur catastrophe et ils continuent d’inventer de super-moyens et de super-slogans pour masquer leur déficience fondamentale – on n’a jamais autant écrit de millions de livres pour des esprits nuls (à moins que ce ne soit pour annuler les esprits), on n’a jamais eu autant de millions de renseignements pour désenseigner les intelligences.

Quand une espèce perd son organe central, c’est qu’elle doit en inventer un autre, ou mourir, ou céder la place à l’espèce qui saura inventer l’autre organe… Non, le temps n’est plus d’«expliquer» aux hommes — ils n’entendront rien —, c’est le temps de faire.

Il faut développer l’autre organe.

— Satprem, Carnets d’une Apocalypse, 14 janvier 1984.

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