Voici un quart de siècle, le 24 mars 1999, l’OTAN entamait sa campagne de bombardement contre la Serbie et le Monténégro. Cette agression illégale, menée sans l’aval de l’ONU, mettra fin à l’ordre international fondé sur le droit pour faire place à un ordre fondé sur les «règles». Au-delà de son impact humain, ses conséquences géopolitiques auront été colossales. Les responsables occidentaux n’aiment pas se l’entendre rappeler. Le grand public, lui, a été dissuadé de le comprendre sur le moment et prié d’oublier par la suite.
In memoriam: neutralité suisse (1815-2022)
Merci, mais je préfère m’abstenir: telle fut, deux siècles durant, la devise de la Suisse dans l’arène internationale. Son statut de neutralité en faisait un havre de paix et une plateforme de dialogue au cœur de l’Europe, avec tous les avantages que cela suppose. Mais, soudain, voilà que la Confédération helvétique se débarrasse de ce qui constituait l’armure même de sa prospérité. Dans l’effervescence d’un monde en pleine réorganisation, estime Oskar Freysinger, la Suisse gâche une chance historique en s’alignant sur un camp devenu minoritaire.