##### Texte de la conférence donnée à l’Académie d’été des jeunesses démocrates-chrétiens du canton de Fribourg, Gruyères, le 10 septembre 2016. J’ai pour habitude d’improviser mes conférences à partir de quelques notes prises dans un carnet. Il ne s’agit pas seulement de désinvolture ou de précipitation. C’est surtout qu’à mes yeux, une conférence n’est pas un cours ex cathedra mais un échange vivant de personne à personne (même quand le public est nombreux). L’intérêt d’un tel échange ne réside pas dans les matières qu’on a accumulées et digérées afin de les restituer pour l’occasion, mais dans ce qu’on livre spontanément de sa culture et de sa vision du monde. Un témoin sincère ne prépare pas — ou pas trop — son témoignage. Mais la gravité du sujet qu’on m’a proposé d’aborder, et la qualité particulière de l’audience à qui je m’adresse, m’ont cette fois-ci contraint à choisir et peser mes mots. […]
Ne pas se taire!
En se rapprochant à tout vent de l’Union européenne, les Suisses semblent absolument vouloir être les derniers à grimper sur le «Titanic» avant qu’on tire l’échelle. Savent-ils tout ce qu’implique ce ticket? Il ne semble pas. En a-t-on débattu? Non. C’est donc le moment de parler, fût-ce dans le désert. Dire ce que ce pays pourrait faire pour sa survie plutôt que pour sa dissolution.

