Le stylo-encre applique en joie son tracé nuancé, de pleins et de déliés. Il stimule autant l’écriture distinguée qu’il instigue à bien lire. Telle est la magie des plumes: qu’elles soient d’oie ou de corbeau, de Parker ou Sergent-Major, elles aiguillonnent (all. stachel) maints auteurs, autrement qu’un clavier. Elles les pousse à piquer (angl. sting) leur beau papier en y fichant *(all. *stecken) leur style (syn. « poinçon »). Toute la culture est tramée de ces points (gr. stigmai), qui figent aussi l’instant (gr. stigmi), depuis les temps indo-européens où *steig-* disait «piquer», «pointu». De là découlent nos Lettres, dont on sent bien, *instinctivement, qu’elles survivront encore à l’extinction des feux. Article de Arnaud Dotézac paru dans la rubrique «Sur ces mots» de l’Antipresse n° 211 du 15/12/2019. Observe. Analyse. Intervient.L’Antipresse ne dort jamais. Restons en contact! J’y vais! Merci! Nous vous envoyons de ce pas un message de confirmation!
L’être du vin avec Dominique Fornage
Dans la tourmente des événements que nous vivons, la nécessité d’un vrai «pas de côté» s’est impérieusement fait sentir. Il me fallait m’écarter un peu des affaires cérébrales pour replonger dans l’univers des sens — et au travers de lui dans la spiritualité incarnée. Comme je relisais ces derniers temps le merveilleux petit livre de Béla Hamvas sur la Philosophie du vin — prudem(m)ent intitulé «Livre de prières pour les athées» dans la version française —, l’idée m’est venue de réaliser un projet que je caressais depuis longtemps sans trouver le bon angle d’attaque: partir à la redécouverte du vin!