Masculin, le mauvais genre

par | 11.02.2018 | En accès libre, Le bruit du temps, Slobodan Despot

Suis-je né sous une mauvaise étoile, c’est-à-dire dans le mauvais sexe? M’est-il encore permis d’être uniquement et fièrement mâle et hétérosexuel? Mais depuis quand un homme demande-t-il la permission d’être ce qu’il est et de s’en féliciter? La liberté d’être mâle ne s’use que si on ne s’en sert pas, aussi je livre ici quelques esquisses d’un très subjectif «traité de la fierté virile en milieu civilisé».

L’homme, cet animal

J’ai bien connu l’homme. Il grillait des morceaux de viande rouge le samedi soir sur des braises de charbon cancérigènes. Il pissait debout en arrosant le mur derrière la cuvette ou la pointe de ses souliers, selon l’humeur de sa prostate. Il s’endormait tout vêtu quand l’alcool le prenait et inondait la salle de bains en prenant sa douche. Il éparpillait ses chaussures dans l’entrée et oubliait trois cents fois par an de verrouiller la porte d’entrée.

L’homme pratiquait le délit verbal comme une hygiène, comme on souffle un grand coup dans un tuba pour le déboucher. Il ne pensait jamais ses mots trop forts; les mots qu’il pensait, il ne les disait pas. «On est pas des pédés», aimait-il beugler, non contre les pédés mais pour serrer les siens contre son cœur. Il aimait à le beugler même quand il l’était, pédé.

L’homme m’a appris à conduire quand j’avais douze ans. L’homme m’a flanqué des corrections bien méritées. L’homme m’a appris cette belle langue française à grands coups de pied au cul et de règle aux doigts. L’homme m’a filé des alibis, et pas seulement amoureux. L’homme s’est fait tuer pour moi alors que je n’étais ni sa femme ni son parent. Comme ça, pour le geste. L’homme était erratique et grandiose comme une avalanche. L’homme abreuvait le sol par inondation quand la femme l’imprégnait comme une pluie.

L’homme rotait, l’homme pétait, l’homme pelait. L’homme se humait sous les aisselles et n’y trouvait rien d’anormal. L’homme fumait tout le temps, du temps où l’on roulait et bourrait son tabac. Depuis l’invention de la cigarette industrielle, il ne faisait que vapoter en singeant la femme.

De quelle météorite, de quel astéroïde, de quel désastre climatique l’homme fut-il victime pour disparaître en quelques décennies du XXe siècle?

La fin des dinosaures

Il y eut la guerre, certes, la grande, celle qui allongea la queue à l’entrée des enfers pendant qu’elle raccourcissait les cheveux et les jupes des filles. Celle qui a inventé le fertilisant industriel en truffant le sol d’Europe d’explosifs au nitrate et d’ossements masculins. On imagine l’opulence des récoltes dans les années 1920!

On a beaucoup déballé sur la Grande Guerre, mais on n’a pas tout dit. Jünger, dans ses Orages d’acier, s’est peut-être cru penseur et poète, il était surtout météorologue. La guerre vue du point d’impact des «marmites» était tambourinante, absurde et monotone comme une tempête. Face à un tel déferlement, même les trois cents Spartes des Thermopyles n’auraient su comment mourir en héros. L’artillerie lourde réconciliait trouillards et preux dans la même bouillie.

C’est Georges Duhamel qui a commencé à en dire quelque chose, mais bien trop peu et bien trop tard. Tout à la fin de son roman, on découvre le vrai héros de la grande boucherie: un autoclave. Un stérilisateur. Le dernier cri de l’innovation industrielle. Pendant quatre ans, la France qui lisait l’Illustration avait été abreuvée d’inventions décisives et de perfectionnements majeurs. Notre canon de 75 allait tailler en pièces leur artillerie de campagne. Nos mines marines contre leurs torpilleurs. Nos biplans contre leurs triplans… A croire que la guerre se faisait toute seule. Que les humains n’étaient là que pour recharger les culasses et dégager les cadavres. Les tragiques fantassins de Jünger et de Barbusse n’étaient déjà que des robots auxquels il ne manquait que l’électricité. Il l’avait vu, cela, Duhamel. S’il y avait des héros dans cette guerre, c’étaient les autoclaves, les croiseurs, les taxis, les ingénieurs. Les hommes n’existaient déjà plus.

«Je vous le dis, en vérité, la civilisation n’est pas dans cet objet, pas plus que dans les pinces brillantes dont se servait le chirurgien. La civilisation n’est pas dans toute cette pacotille terrible; et, si elle n’est pas dans le cœur des hommes, eh bien! elle n’est nulle part.»

Le cœur des hommes s’en allait et avec lui la civilisation. C’était le titre du roman, du reste.

La revanche des tardigrades

La Grande Guerre a décimé l’homme européen. C’est ce que disent les statistiques. Puis la Seconde a parachevé le travail. Mais les deux ensemble ont fait pire que tuer l’homme: elles l’ont mutilé. Émasculé. Rendu peureux. Dans mon enfance, je voyais encore, en Serbie ou en France, les derniers survivants de ces grands massacres. Il y avait dans les villages des monuments plus éloquents que les plaques gravées avec les noms des morts. Il y avait les éclopés et les simples d’esprit, ceux qui avaient été tranchés mais non retranchés, défigurés mais non achevés, trop sonnés pour vivre mais pas assez pour y passer. Il y avait celui qui, le calot posé de travers sur le crâne, allait dans les rues en bavant et criant: «Ah! Berlin! Ah! Madagascar!». Celui chez qui l’on ne distinguait plus l’âme derrière les pupilles. Celui qui mendiait un peu de tabac, celui qui revendait des sacs en papier ou des fleurs de cimetière.

Ça, c’étaient les fonds de cale du navire Europe. Sur le pont plastronnaient les vainqueurs. Pas ceux qu’on commémore le jour de la Victoire, non: les vainqueurs concrets. Les planqués, les malins, les calculateurs, les administrateurs. Ceux qui avaient éludé et contemplé la course à la mort de leurs frères humains comme on observe le suicide collectif des lemmings dans un film documentaire. Ceux qui ont tiré profit de leur reptilienne résilience. Dans un univers technologique, les plus faibles sont les plus forts. L’animal le plus résistant, le tardigrade, est aussi l’un des plus laids, organisme sans yeux en forme de tubercule.

Nous ne l’avons pas encore remarqué, car nous sommes dans la queue de la comète: toute la deuxième moitié du XXe siècle n’aura été qu’une longue revanche des tardigrades. Arrivés aux manettes, ils ont inventé les idéologies qui faisaient de leur disgrâce une vertu et entrepris de tardigradiser ce qu’il restait d’humains autour d’eux.

Ils n’avaient pas à chercher bien loin les appuis pour cette besogne. La société technicienne et marchande n’avait que faire des forces de la nature. A qui aurait-elle vendu son surplus de lunettes si tout le monde avait de bons yeux, à qui ses pilules si chacun savait entretenir sa santé?

La virilité régressive contre la virilité

Or il n’est rien de plus sobre, de moins consommateur, que l’homme souverain attelé à son travail, si possible au grand air. Ce n’est pas un hasard si, au lendemain de la Grande Guerre, M. Rockefeller a investi un très gros morceau de sa montagne de fric dans l’industrie pharmaceutique. A la faveur de la tardigradisation, les spécimens bâtards, les bourgeois gentilshommes et les malades imaginaires étaient devenus des catégories sociales. Et respectables de surcroît. Les femmes n’étaient plus les seules à pouvoir se permettre les vapeurs et l’hystérie. A la racine du métrosexuel de 2018 occupé à son peeling et à son brushing, on ne trouve pas les éphèbes du Satyricon ni les précieux pédérastes proustiens, l’orchidée à la boutonnière. Non, ce serait bien plutôt le docteur Knock et son diagnostic devenu la devise universelle des névrosés: Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore!

Dans le lointain XIXe siècle, en Amérique, un certain Mose Velsor avait publié un guide populaire pour la «santé et l’entraînement des hommes». On y abordait toutes les composantes d’une belle virilité, allant d’un «physique noble et robuste» au soin des pieds, en passant par les incontournables règles d’hygiène de vie, sans omettre la pointe d’eugénisme qui caractérisait toute l’époque. Ses mots d’ordre étaient simples et martiaux: «A vous, clercs, hommes de lettres, sédentaires, aventuriers, oisifs, le même conseil: Debout! Et dehors, de grand matin!»

Les chercheurs ont découvert un siècle et demi plus tard que l’auteur dissimulé par le pseudonyme n’était autre que le grand Walt Whitman, le poète de la Harpe d’herbes, le barde au grand souffle de l’épopée américaine. L’ouvrage a été réédité pour sa valeur patrimoniale, mais on n’imagine pas un écrivain d’aujourd’hui publier un tel traité. Pas seulement à cause de son «sexisme» et son «racisme». Mais parce que l’entretien et le perfectionnement de la masculinité pour soi et en soi, même pour raisons de santé, est devenu une provocation politique.

Est-ce à dire que l’homme au sens brut n’existe plus? Loin de là. Il prolifère même, plus brut et plus sommaire que jamais — dans certains milieux et dans certaines couches sociales. Dans la Suisse où je vis, les statistiques de police dégagent certaines «spécialisations» en matière de criminalité selon les groupes ethniques. Des spécialités dont il est bien entendu interdit de parler, comme de tout ce qui risque de nous faire toucher du doigt la vie réelle. L’un de ces groupes, que je ne nommerai pas, tient le pompon des agressions conjugales. Et il ne vient pas d’aussi loin qu’on aimerait le croire. Bref: malgré tout l’appareil de répression et de cerveaulavage mis en place dès l’enfance sur notre continent, le mâle cogneur continue de sévir dans l’enceinte des ménages, aussi brutal qu’il l’a toujours été, et sans même avoir à se revendiquer d’Allah (le rôle de l’islam comme antidote à la dévirilisation mérite un développement à part).

La virilité agressive et régressive ne dérange pas le système de castration. Loin de là: sinon il la réprimerait avec force et bruit comme il réprime toutes les autres formes de licence individuelle. Au contraire, elle ne lui est que trop utile. Elle sert d’épouvantail pour déraciner l’identité sexuelle du mâle urbanisé qui ne cogne plus personne depuis des générations, mais qui n’ose même plus faire un compliment ou tenir son manteau à une femme inconnue, de peur d’être accusé de «rentre-dedans». Dans le contexte de la parole autorisée, plus aucune défense de la masculinité n’est permise sans les repentances, concessions et flatteries de rigueur à tout l’alphabet antimâle des nouvelles préférences sexuelles, dont le simple féminin n’est que la lettre A. Sans quoi, les chien.ne.s de garde castrationnistes auront tôt fait de brandir la tronche charnue et mal rasée de Harvey Weinstein comme emblème de tout ce qui ne va pas dans l’humanoïde à pénis.

Intermède

Depuis quelques minutes, sans que je l’aperçoive, l’homme s’était penché sur moi et me regardait tapoter sur mon clavier. Il a fini par poser la main sur mon épaule. «Intello, va!» C’était dit avec cet humour rentré et bienveillant qui rend l’homme opaque et illisible à toute pensée hystérique — laquelle se définit justement par sa totale absence d’humour.

«Intello, va! Tu dois avoir le cul endurci comme une selle à force de rester assis. Allez, on se fait une pause!»

Je l’ai rejoint dans la cuisine où il tranchait déjà un morceau de lard. «Coupe le pain, toi. Et remplis nos verres.»

Je me suis exécuté. Il m’a vanté la probité de son charcutier et le nez de son vigneron. L’homme n’était pas un plouc. Il était instruit, ingénieur même. Mais il ne faisait pas grand cas des élucubrations.

«Profitons de boire un coup et de dégoiser avant que ma vieille n’arrive», me dit-il. Car l’homme dans son intimité, même astronaute, même chef de bande, rentre ses griffes et replie sa queue devant la femme. C’est cette pudeur qui fait de lui un homme et non une bête. Et c’est cette pudeur qu’on s’efforce de lui ôter.

(A suivre.)

  • Article de Slobodan Despot paru dans la rubrique «Le Bruit du Temps» de l’Antipresse n° 115 du 11/02/2018.

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